mardi, 20 novembre 2007

La Suisse s'ennuie

Je veux aussi participer à l’hystérie face à l’explosion de la délinquance juvénile. Ces derniers jours, on a rien trouvé de mieux à faire que de taper de toutes nos forces sur les jeunes ; vous savez, ceux qui laissent les pieds sur les sièges dans le train et qui écoutent de la musique trop fort à l’arrêt de bus.
A en croire les médias on assiste à une hausse sans précédente de la violence, un peu comme dans les banlieues françaises. Certains proposent un couvre-feux, d’autres un uniforme obligatoire, des caméras de sécurité partout… On entend que la tolérance zéro sera appliquée à l’encontre des taggeurs.

Récapitulons. Nous sommes en 2007. On se plaint de la fumette, des tags, des bagarres, des incivilités. On a inventé tout ça depuis l’an 2000 ? Souvenez-vous comme c’était mieux avec les punks, les hippies, les junkies, les soixante-huitards, les skinheads…

Oui, il y a des jeunes délinquants. Rappelez-vous seulement les discours que vos parents tenaient sur ces punks et ces hippies. Nous n’inventons rien. J’ai cependant un peu de peine à admettre que l’on assouvisse notre désir d’ordre par des mesures qui s’appliquent uniformément à tous les jeunes, délinquants ou non. Pour quelle raison devrait-on suppléer aux parents en imposant un couvre-feux à 22 heures pour tous les enfants de moins de 16 ans ? En dehors d’une hypothétique lutte contre le mauvais goût, qu’est-ce qui justifie l’imposition d’un uniforme dans les collèges ? Je suis sans doute un criminel aux yeux de ces politiciens vertueux : j’avoue qu’avant 16 ans (peut-être même à 14 ans), j’étais sorti jusqu’à minuit pendant mes vacances d’été, j’avais bu de la bière et j’avais même fumé une cigarette. Mais que pouvait donc bien faire la police, s’il vous plaît ?

Si nous voulons vraiment rétablir un semblant de sécurité, nous pourrions revoir certaines peines à la hausse (comme fixer une peine plancher pour les meurtres), ou appliquer réellement le Code pénal pour ceux qui commettent des infractions ; mais ne punissons pas ceux qui n’en commettent pas. Il ne s’agit même pas de présomption d’innocence, mais de présomption de potentialité de délit.

D’où peut bien venir cette soudaine crainte de la criminalité ? Je n’ai pas l’impression qu’elle explose, pourtant je sors, je fais la fête, je fréquente même des jeunes… et pourtant. Je commence à croire que la Suisse s’ennuie. Il y a quelques jours, je regardais le défilé des voitures à Collombey. L’embouteillage s’étendait sur presque un kilomètre. Pour quelle raison ? Simplement parce qu’un distributeur allemand a acheté un hangar dans une zone industrielle pour y exposer des aliments en palettes. Aldi était l’événement du week-end. Alors forcément, je peux comprendre qu’on doive se raconter des histoires, s’imaginer avoir les mêmes problèmes que les Français et rêver qu’un Sarkozy viendra nous sauver. En France, on manifeste pour des questions salariales. Ici, pour soutenir une maison en paille. La Suisse va bien, mais qu’est-ce qu’elle s’ennuie !

lundi, 12 novembre 2007

L'ASIN me fait mal au ventre

Ne pas manquer cet article sur l'Association pour une Suisse indépendante et neutre. Définitivement, cettte association est dirigée par une bande d'idiots. Ca craint... Aucune envie d'argumenter plus que ça.

dimanche, 4 novembre 2007

Adhérons. Vite, très vite.

Le Conseil fédéral veut introduire le fameux principe du Cassis de Dijon. En bon libéral, je ne peux qu’approuver : reconnaître unilatéralement l’ensemble des produits européens sans leur soumettre de restrictions liées à des normes, à quelques exceptions près. Cette décision revient à reconnaître que le droit européen s’applique en Suisse sans même passer par la case Assemblée fédéral, cette chambre d’enregistrement des décisions de Strasbourg.

Oui, le Cassis de Dijon provoquera une pression à la baisse sur les prix à la consommation. Le citoyen devrait en tirer d’immenses avantages. Quelques entreprises helvétiques exportatrices y trouveront des défauts, mais je ne doute pas que des aménagements sauront être trouvés pour adoucir la mesure.

Le gros problème de ce fameux principe, c’est l’asservissement qu’il provoque. La perte de notre indépendance. Il montre que plus nous restons en dehors de l’Europe, plus nous en devenons le satellite.

Chers compatriotes, réveillez-vous ! Ceux qui vous disent que l’Europe, c’est la fin de notre tradition démocratique, la fin de nos institutions ou la fin de notre indépendance se moquent de vous. Ce sont des menteurs – ou des idiots.

Nous perdons notre indépendance quand nous devons appliquer le dictat de Bruxelles. C’est exactement ce qui nous arrive depuis 1992. Depuis que nous devons trouver des emplâtres pour nos jambes de bois, depuis que nous avons décidé que, finalement, il valait mieux obéir que de décider.

Cette expression, souvent reprise du dictat de Bruxelles, correspond assez bien à la situation actuelle. Nous allons sans doute devoir faire des concessions sur la question fiscale. Nous abandonnons pratiquement notre pouvoir réglementaire en matière économique avec le Cassis de Dijon. Si nous étions membres ? Nous aurions 14 élus sur 750 au Parlement européen, un sur 28 au Conseil de ministres, et un sur 28 à la Commission. C’est à peu près le poids de Schwitz dans la Confédération. Même si ce n’est pas énorme, je n’ai pas souvent entendu parler du canton primitif comme un canton asservi et qui avait perdu sa souveraineté.

Bref, tout ça pour dire, adhérons. Vite, ça presse, avant que toutes les décisions importantes n’aient été prises.