mercredi, 28 février 2007

Salaire minimum vaudois

Tiens, c’est le printemps ! les élection cantonales battent leur plein dans le canton de Vaud et on découvre des affiches pleines de bonnes intentions. Une d’entre elles a particulièrement retenu mon attention, celle du POP qui prône l’introduction d’un salaire minimum de 3'500 francs par mois. Avec lequel tout devient possible.

Il y a quelque chose de malsain dans cette promesse. Pas tant dans le fonds que dans la forme. Nous parlons ici d’élections cantonales, les élus siègeront au Grand Conseil, ou peut-être au Conseil d’Etat. La question du droit du travail est régie essentiellement par le Code des Obligations accompagné de quelques lois accessoires. Or, ces lois sont cantonales, et le principe d’un salaire minimum hors CCT ne peut, à mon avis (dites moi, chers juristes expérimentés si je me trompe) qu’être imposé par le droit fédéral. Les vaudois éliront leurs représentants sur la base de programmes et de promesses électorales, et le POP promet à ses électeurs l’instauration d’un salaire minimum, alors que même si Joseph Zyziadis se fait élire et que 80% du parlement est popiste, un salaire minimum ne pourra pas être imposé.

Je trouve ces manœuvres un peu exagérées : que l’on promette des choses difficilement réalisables, passe encore dans une campagne. Mais promettre quelque chose d’impossible à réaliser relève du mépris de l’électeur et ne sert qu’à faire dans la politique la plus basse possible. Chers amis du POP, les fédérales, c’est en octobre !

lundi, 19 février 2007

Prüfungen

Dritte mündliche Prüfung bestanden.

Donc, la matière, ça va, mais en ce qui concerne la langue, quelle catastrophe... Coup de blues !

Plus qu'un, vendredi, et je serai en vacances, disponible pour alimenter un peu mieux ce blog.

vendredi, 16 février 2007

Nouveau blog

J'ai mis à jour mon blog, puisque l'ancien était sans doute le plus ringard qui existait.

Bon, voilà, j'ai remis les messages (les dates ne jouent plus malheureusement) et j'ai perdu les anciens commentaires. Tant pis, on repart pour un tour :-)



Le foutage de gueule des CFF

Les Suisses sont sans doute égaux devant la loi, mais pas devant les CFF. Je sors à l’instant d’un train reliant Genève au Simplon. J’ai fait le trajet debout, coincé entre deux personnes, certains n’ont pas pu monter dans le train à Lausanne. Cette situation se répète tous les soirs de la semaine, à 17h20 au départ de Lausanne, avec un pic le vendredi. Ce phénomène se reproduit le dimanche soir, dans le sens inverse.

Il est grand temps que les CFF ouvre les yeux : il existe une région francophone en Suisse. L’arc lémanique est une des régions qui se développe le mieux dans notre pays et pourtant… Et pourtant, les CFF nous offre toujours pour nos InterRégio les poubelles des Suisses Allemands. Quel plaisir que de se promener dans les gares de Zurich, Arau ou Berne : on découvre le dernier cri du monde ferroviaire, qu’il s’agisse d’InterCity ou d’Omnibus. Par contre, la Suisse romande, à côté, c’est le musée des transports.

L’attitudes des CFF est tout simplement honteuse. Pourquoi devrais-je payer mon Abonnement Général le même prix qu’un Zurichois alors que je n’ai pas droit à une place assise dans le train, et que je ne peux bénéficier des trains climatisés seulement en hiver ?

Les CFF se sont déclarés « victimes de leur succès » après l’expérience Rail2000. On peut l’être, mais on essaie au moins d’améliorer les choses. Mettre un train tous les quart d’heures aux heures de pointes, ou alors affecter des trains deux étages quand c’est nécessaire, ce pourrait être une solution. Je suis persuadé que les dirigeants de l’entreprise ont une myriade de solutions dans leur chapeau. Mais non, au lieu d’améliorer le service, on a dépensé pour rénover quelques vieilles gares.

Messieurs les directeurs des CFF, ce que demandent les usagers, ce ne sont pas des gares fluo, mais des trains, avec une place assise ! Savez-vous que l’heure de pointe n’a rien d’exceptionnel, ça arrive tous les jours ; et que chaque semaine, c’est vendredi ? Vous est-il déjà arrivé de prendre le train, autrement qu’en première classe et à une heure de pointe ?

Raz-le bol de payer les wagons deux étages des Zurichois, marre de financer les omnibus quatre étoiles des Argoviens. Ca devient vraiment fatiguant d’être la cinquième roue du carrosse.

M2 le mégalo

Je me permets dans cet article de critiquer le choix lausannois pour son métro. Je ne suis ni urbaniste, ni vaudois, mais quelques éléments dans ce choix me font penser que nous n’allons pas forcément dans le bons sens en matière de transports publics…

Pour commencer, je tiens à préciser que j’ai vécu 4 ans à Lausanne, en n’utilisant que les transports publics. Je vis désormais à Zurich, où je n’emploie aussi que les transports publics.

Le constat est affligeant pour Lausanne. Pourquoi diable avoir voulu investir tant d’argent (on parlera sans doutes d’un milliard une fois le projet réalisé) dans une seule ligne au détriment des autres ? Les bus lausannois ne peuvent aujourd’hui pas être remplacés, faute de moyens semble-t-il, les nouveaux horaires prévoient des suppressions de bus (le numéro trois par exemple), les bus de nuits sont quasiment inexistants. Il n’y a pas ou peu de correspondances à la gare avec l’arrivée des trains. Le M2, durant la durée des travaux, pose de gros problèmes à la circulation en ville, tant pour les piétons que pour les voitures et les TL. Le M2 aura aspiré tout le capital disponible pour améliorer l’offre des transports publics… alors que l’on parle de développer le quartier de la Blécherette, zone hors de la ligne du futur métro.
En vivant à Zurich, ville autrement plus grande que Lausanne, je constate que le choix n’a pas été de bâtir un projet faramineux et mégalomane, mais de favoriser LES transports publics, avec une offre en trams et bus qui sert vraiment l’ensemble de la population, avec un réseau dense, des horaires intéressants et qui s’étalent de 5 heures du matin jusqu’à 2 heures du matin (sans compter les bus de nuit). Les transports y sont rapides, confortables, les lignes de trams bien aménagées et – en règle générale – à l’heure. La population zurichoise avait pourtant refusé un projet de métro.

J’espère de tout mon cœur que le choix lausannois s’avérera payant au final, mais j’en doute. Pourquoi privilégier une seule ligne au détriment de toutes les autres ? Aujourd’hui, les le parc automobile des TL est constitué en grande partie des restes des autres grandes villes, on y est mal installés, secoués, en retard. Le sacrifice auquel l’ensemble de la population lausannoise consent me semble complètement démesuré par rapport à un projet qui rendra les TL asymétriques : d’un côté, le top du métro, et de l’autre le « tiers monde ».
Que se serait-il passé si nous avions utilisé ce milliard pour améliorer sensiblement l’offre en bus et trolleys ? On se serait passé des chantiers faramineux, mais on aurait pu bénéficier immédiatement d’un service de qualité.

Bon, j’ai un peu de retard dans le débat. Quel « has-been » !

Taxer la pensée

Jamais à court d’idées quand il s’agit de copier les âneries de nos voisins, notre cher parlement va voter une révision de la loi sur les droits d’auteur. Au cœur de problème : adapter la législation à l’évolution technologique informatique.

Une partie des sauveurs autoproclamés de la propriété intellectuelle proposent d’établir une taxe sur les supports numériques comme les baladeurs MP3 au prorata de la capacité de stockage, considérant que l’utilisateur est forcément un voleur avide de téléchargements gratuits pour le grand malheur de tous ces pauvres artistes exploités mais heureusement bien défendus.

Je ne peux pas accepter que l’on établisse une loi qui adopte comme principe l’idée que les utilisateurs sont tous des criminels. Imaginez une taxe sur la bière punissant la conduite en état d’ivresse… Ce serait plutôt contraire à la présomption d’innocence, et bien c’est ce que l’on cherche à imposer pour les droits d’auteurs. S’il est vrai que, comme le dit la publicité, violer le droit d’auteur, c’est voler, alors un vol est un vol et doit être puni. Mais celui qui ne vole pas ne doit pas être puni. C’est pourtant ce que l’on fait en imposant une taxe sur les supports vierges, qui pourront accueillir du contenu non protégé par les droits d’auteur, mais aussi du contenu protégé mais pour lequel on a déjà acquis les droit en achetant un disque.

Je me pose aussi la question de la répartition de cette taxe. Cette taxe doit revenir aux artistes, ouio, mais auxquels ? Et dans quelle proportion ? Des artistes vont toucher des droits d’auteur auxquels ils n’ont pas de droit légitime et d’autres ne toucheront pas les droits qui leur reviennent, c’est évident. Cette loi revient à violer les droit d’auteurs des artistes qui ne font pas partie du club des « très connus » et qui bénéficient d’une surprotection.

Enfin, il est essentiel de souligner que les droits d’auteurs sont souvent déjà payés au moment où une chanson est chargée sur un iPod. Sur le mien, par exemple, je n’ai presque que des disques que j’ai acheté. Pourquoi devrais-je encore payer un droit pour pouvoir écouter ces morceaux ? Il s’agit là d’une double imposition scandaleuse qui profite à tous ceux qui ont pour l’instant triché en téléchargeant illégalement. En achetant mes disques, j’ai acheté le droit de les écouter dans mon cercle familial. Vu le prix des CD, cela me paraît être encore la moindre des choses. Pourquoi diable devrais-je encore m’acquitter d’une taxe ?

De même, il est franchement inacceptable d’interdire le dézonage des lecteurs de DVD, principe complètement contraire au libre-échange : pourquoi ais-je le droit d’acheter un DVD lors d’un voyage à l’étranger, mais une fois de retour chez moi, je ne peux que regarder l’emballage ? Pourquoi l’Etat devrait soutenir par sa loi des ententes commerciales illégales qui n’ont pour but que d’empêcher les importation hors du réseau traditionnel ? Pourquoi vouloir à tout prix empêcher la concurrence ? J’espère que notre parlement ne cèdera pas à la pression des majors. Si tel n’est pas le cas, comptez sur moi pour participer au référendum. Heureusement, la révision actuelle ne va pas aussi loin que la loi française, mais on peut s’attendre à tout pour les années à venir. Tiens, c’est comique, voilà que mon iPod joue Taxman des Beatles… c’est vraiment l’hôpital qui se moque de la charité.

Une fiscalité inique

En bon politicien, il faut reconnaître que nos adversaires mènent parfois des combats d’une grande justesse. Ce n’est pas tous les jours que je défend une idée du Parti Socialiste, mais, cette fois-ci, je dois admettre que la gauche a totalement raison de se battre contre la sous enchère fiscale menée en Suisse centrale.

Certes, la concurrence entre cantons est en général une excellente chose, par exemple en matière de promotion économique. Fiscalement, elle est aussi intéressante et permet une régulation des taux d’imposition : grâce à elle, on ne recourt pas systématiquement aux hausses d’impôts pour couvrir le déficit étatique. Mais certains petits cantons ne parviennent pas à développer une économie fondée sur la création de richesse et la compétitivité et préfèrent se contenter de ramasser à la pelle les très riches contribuables des grandes villes voisines, grâce à une mesure fiscale inique, contraire à toutes les valeurs qui font notre pays.

L’impôt dégressif est probablement la mesure fiscale la plus scandaleuse que je connaisse. Celui qui gagne 120'000 francs par ans travaille jusqu’au mois de mai uniquement pour payer ses impôts, celui qui gagne 500'000 sera libéré de ses obligations fiscales en mars. Appliqué dans quelques petits cantons, cette fiscalité est contraire à tous les principes qui font la bonne cohésion sociale et a pour unique but de « piquer » les très riches contribuables des grands cantons.
La Suisse s’est aussi construite sur une idée de partage des richesses et de solidarité entre les régions riches et les régions moins favorisées pour offrir des perspectives de développement à tous. Un canton comme Zurich a des frais de fonctionnement gigantesque, offre des infrastructures aux entreprises novatrices, à la population de toute la Suisse centrale, et contribue d’une manière gigantesque à la péréquation financière qui aide les cantons moins biens munis. Ces dépenses ont des effets : Zurich est une des locomotives économique du pays. Comment pouvons-nous imaginer que cette formule, où Zurich qui porte le poids d’une lourde dette, donne plusieurs centaines de millions de francs par an aux cantons défavorisés, accepte à long terme de voir de petits cantons se contenter de récupérer les gros contribuables zurichois comme seule mesure de développement économique ? Je ne parle pas ici d’incitations fiscales pour essayer d’attirer de nouvelles entreprises, mesures qui seraient bénéfique à tous sur le long terme, mais le calcul est froid et ne va que dans un sens : quand on habite la Goldküste, on peut facilement déménager à 20 minutes de la plus grande ville du pays, voir ses impôts diminuer par deux et néanmoins passer sa vie à Zurich. Les premiers à perdre, facile, c’est la classe moyenne zurichoise qui devra bien voir ses impôts augmenter pour combler le trou causé par le départ de Ospel & Co. La ville perd mais paie, le petit canton gagne sans créer une seul emploi et sans contribuer du tout à la croissance du pays.

Les clowneries de Joseph Zysiadis à Obwald ne doivent pas nous faire oublier qu’une bonne entente entre les cantons est la garantie d’une Suisse qui fonctionne. Des coups bas, en dessous de la ceinture, sont tout le contraire d’un Etat durable et prospère. Le débat avait déjà existé avec les accords fiscaux destiné à déplacer les contribuables dans le pays. Le résultat en a été la loi sur l’harmonisation fiscale qui exclut ces accords avec des ressortissants Suisse. Le système fiscal dégressif n’est pas un système fiscal compétitif, il ne s’agit que d’un moyen de contourner la loi sur l’harmonisation fiscale : ne concernant que les très riches contribuables et négligeant complètement la classe moyenne, ce système n’est en tous cas pas le reflet d’une bonne gestion de l’Etat et des deniers publics. Attirer les contribuables étranger ne nécessite nullement un impôt dégressif : les arrangements fiscaux règlent déjà la question. Si ces cantons veulent être attractifs sur le plan fiscal, qu’ils baissent les impôts, mais ceux de tous, pas seulement ceux des multi millionnaires !
En tant que radical, soucieux de garantir la pérennité des institutions de notre pays et une bonne cohésion nationale, je ne peux que m’opposer à de tels système fiscaux et soutenir l’initiative « pour des impôts équitables ». La Suisse vaut mieux qu’un paradis fiscal.

Expulsions et intégration

L’agression barbare qui a eu lieu samedi soir en ville de Monthey renforce le sentiment d’insécurité et une certaine xénophobie dans la population, et c’est bien malheureux.

Le nouveau Code Pénal qui est entré en vigueur au premier janvier a supprimé la mesure d’expulsion du territoire. C’est à mon avis une imbécillité de plus de notre nouveau droit pénal.
Celui qui est au bénéfice d’un permis de séjour ou d’établissement en Suisse doit respecter certaines règles (c’est déjà dans la loi), dont la première est le respect de l’ordre public suisse. Je pense qu’il serait bon d’assortir systématiquement une peine de prison pour des délits très graves (meurtre, lésions corporelles graves ou viol) d’une mesure d’expulsion du territoire et une interdiction de territoire.
Il ne s’agit pas là d’une peine pénale, mais d’une mesure administrative : celui qui commet ce genre d’infraction ne remplit plus les conditions d’autorisation de séjour. De nombreux pays appliquent ce genre de mesure, et je ne comprends pas pourquoi on a voulu supprimer cela dans le nouveau code pénal. C’est un message qui s’adresse non pas aux étrangers, mais aux criminels, dans le cas où ceux-ci sont étrangers. Je pense que l’on peut débattre de l’opportunité de permettre à des repris de justice étrangers de séjourner en Suisse sans tomber dans le racisme ou la xénophobie.
Il est certain que des mesures d’intégration et de prévention doivent être entreprises. Je me suis opposé à la nouvelle loi sur l’asile, je défends le droit de vote communal accordé aux étrangers ou encore les diverses mesures en matière de langue ou de travail. Mais la répression est aussi une condition au maintien de l’ordre public. L’intégration n’étant pas le fait seulement de la société ou de l’Etat, mais aussi de la personne qui doit être « intégrée », je pense qu’une violation aussi crasse de l’ordre public doit être considérée comme une intégration complètement ratée.

Qu’en pensez-vous ?

Réformons les successions

Notre Code Civil fêtera cette année son centième anniversaire. Il contient parmi les éléments les plus essentiels du droit privé suisse, comme le droit des personnes, des choses, de la famille ou des successions. J’aimerais m’arrêter sur cette dernière partie, le droit des successions, qui a pris un sérieux coup de vieux ces dernières décennies.

Quel est le but de notre système successoral ? Il me semble que l’idée générale est que les biens accumulés durant notre vie doivent revenir dans la mesure du possible à notre descendance. La preuve en est l’absence d’impôt sur les successions en ligne directe dans la plupart des cantons, alors que les successions « indirectes » sont largement taxées.

Le droit actuel fonctionne très bien pour la famille dite « classique ». Au décès d’un époux, la moitié des biens revient aux enfants, l’autre moitié à l’époux survivant. Au décès de l’époux survivant, les biens reviennent aux enfants, qui bénéficient au final de l’ensemble de la succession. Si ce système fonctionne très bien pour une famille unie avec des enfants, tous légitimes et issus du même mariage, le problème est tout différent en cas de divorce, de second mariage, d’enfant d’autre lit, etc. Si ces situations existaient il y a un siècle, elles étaient sans doute bien moins fréquentes qu’aujourd’hui. Sachant que presque la moitié des couples divorcent, il est intéressant de réfléchir aux conséquences successorales de ces divorces.

Prenons un exemple. Imaginez un père de famille, Pierre, qui divorce après avoir eu un enfant, Jean, avec une première femme, puis se remarie avec une seconde, Sophie, sans avoir de nouvel enfant. Que se passe-t-il si Pierre décède avant Sophie ? La moitié des biens de Pierre ainsi que tous les biens de sa famille reviendront à Jean, l’autre moitié à Sophie. Au décès de celle-ci, l’ensemble des biens reviendront à sa famille, mais rien à Jean, pourtant l’enfant de Pierre. Une partie de l’héritage familial de Pierre va se retrouver dans une famille complètement extérieure alors qu’une succession directe était possible.

Imaginons la situation inverse, où Sophie décède en premier. Pierre héritera des trois quarts des biens de Sophie, le quart restant étant destiné aux parents (et aux frères, cousins, etc.) de la seconde épouse. Au décès de Pierre, Jean touchera l’ensemble des biens de sa famille, tous ceux de son père, et les ¾ de ceux de sa belle-mère !

L’exemple est peut-être difficile à suivre, mais imaginez que vous ajoutez un enfant commun, un enfant de Sophie d’un premier lit, et une première épouse mariée, on arrive à un remake de top model, situation finalement pas si extraordinaire. On voit ici que pour un enfant issu d’une famille recomposée, la différence en part d’héritage peut varier du simple au quasi quadruple, selon l’ordre des décès de son entourage. Il est temps que le Code Civil soit adapté aux évolutions de notre société, et en particulier aux nouvelles formes de familles. Même s’il serait sans doute préférable que le nombre de divorce diminue, on ne peut pas légitiment faire porter aux enfants le poids du choix des parents. Beaucoup de partis parlent aujourd’hui de politique familiale. Il ne faut pas oublier qu’une famille n’est pas seulement un couple marié avec deux enfants. Les familles monoparentales ou recomposées constituent une part important des familles de ce pays et les oublier n’est ni juste, ni opportun.

Des crèches plutôt que des lois

Conjuguer harmonieusement l’existence d’une vie familiale et l’exercice d’une activité professionnelle est aujourd’hui très compliqué et l’existence de crèches est une réponse à certains de ces problèmes. Les nombreuses lois et règlements en la matière compliquent malheureusement des choses qui devraient pourtant être simple. Il est aberrant de voir une crèche fermer à Bex pour des raisons de manque de personnel dit « qualifié ». Ce genre de problèmes se répète dans le pays et ce sont les parents qui trinquent.

Les jeunes radicaux valaisans exigent que les lois sur la petite enfance soient simplifiées et que les réglementations soient drastiquement assouplies. Il est incroyable de considérer insuffisamment qualifiée pour garder des enfants une personne ayant effectué le travail de mère au foyer pendant 15 ans et ayant élevé des enfants. Un tel assouplissement doit entraîner la création de nouvelles entreprises et de nouveaux emplois tout en rendant un service précieux aux familles dont les deux parents travaillent.

Pour des considérations obscures, nous sommes parvenus à transformer ce qui devait relever de l’initiative privée, parfois subventionnée, en un mastodonte administratif. Pour les jeunes radicaux valaisans, la solution au problème des places de crèches ne passera pas par une augmentation de subventions destinées à compléter l’arsenal législatif, mais par une déréglementation et une plus grande immixtion de l’initiative et de la responsabilité individuelle.

Du juridisme, en veux-tu ? En voilà !

J’ai eu le plaisir de suivre les séances du Conseil National ce matin au sujet du traitement de l’initiative Hofmann, ce que d’aucun appelle déjà le contre-projet à l’initiative des radicaux. Ardent défenseur de cette initiative, je m’interroge sur la pertinence des arguments juridiques du camps adverse.

Nous parlons de places de travail, on nous rétorque l’ordre hiérarchique des tribunaux, nous évoquons la croissance économique, on nous répond par la subsidiarité du droit fédéral. Mais où est passé l’environnement dans ce débat ? Les méchants promoteurs que nous sommes maintenons notre discours sur la nécessité d’un aménagement du territoire appuyé sur des prises de décision de l’autorité publique et non pas par des groupements de privés. En face, on ne fait plus que du juridisme jusqu’au-boutiste.

Le point controversé dans la motion Hofmann et dans notre projet réside dans la question de tenir compte des choix du peuple en matière d’aménagement du territoire. Il n’a jamais été question de supprimer la hiérarchie des normes et d’accepter soudainement que le droit communale puisse renverser le droit fédéral. Depuis quand peut-on légalement mettre un projet en consultation populaire pour un sujet illégal ? Dans ces cas-là, la voie du recours au tribunal cantonal puis au tribunal fédéral est ouverte, nous ne parlons nul part de la fermer. Nous prétendons seulement que dans le cadre de leurs compétences, les communes ont une latitude suffisante pour appliquer et interpréter la parcelle de loi qui leur est dévolue. Donner aux associations le pouvoir de jouer les zorros de la juste application de la loi est contraire à tous les grands principes qui garantissent une démocratie à étage comme en Suisse. Pour assurer que les communes et que les cantons font bien leur travail, nous avons toute une série de mécanismes de surveillance dont le droit de recours en est un.

Le droit de recours crée des problèmes d’envergure dans le pays : on parle de 20 à 30 milliards de francs de bloqués par des recours ou par des négociations en vue d’éviter un recours. Dans ce contexte, on peut difficilement se payer le luxe d’empêcher la création de logements dans des cantons saturés ou de bloquer le développement économique de zones déjà en rade en comparaison internationale. Peu importe, on continue à laisser bénéficier d’un droit de recours absolu même contre des décisions de cercles démocratiques dans leur domaine de compétence pour des motifs purement juridique et dont l’application matérielle est plus que sujette à caution.

Le parlement est en train de refuser une version édulcorée de notre projet. J’espère que le peuple saura comprendre que ce ne sont pas à 30 associations de protection de l’environnement de dicter la politique d’aménagement du territoire…

L'illusion de l'indépendance

J’ai encore entendu un ami vanter les mérites de l’indépendance de la Suisse face à l’Union européenne. Contrairement à lui, Je pense que cette indépendance relèvera gentiment du mythe si nous persistons dans notre voie solitaire, à croire que 450 millions de personnes sont des imbéciles et que nous, Sonderfall que nous sommes, détenons la vérité.

J’aime comparer la relation entre la Suisse et l’Europe à la relation qui existe entre le Lichtenstein et la Suisse. La Suisse est une espèce d’Europe miniature d’un point de vue géographique : 26 Etats, quatre langues, différentes cultures, régions économiques, et j’en passe. Avec 150 ans de retard, l’Union est confrontée à des problèmes majeurs que nous avons dû régler en 1848.

A côté de cette Union Helvétique se dresse un petit Etat indépendant, sur le papier du moins.

Le Lichtenstein peut constituer un gouvernement mais ses compétences sont assez limitées. La Poste, les Affaires Etrangères, la monnaie, l’armée, et j’en passe, sont des domaines qui sont complètement régis par la Confédération. Comparons maintenant la petite principauté à mon cher canton. Le Valais est un « petit Etat » de la Confédération, avec une représentation de seulement 9 parlementaires sur 246. Et bien, malgré sa petite taille, le Canton parvient tout de même à avoir une des représentations les plus en vue du pays, avec un président de parti national, deux conseillers fédéraux ou un catogan gueulard. Les Valaisans ont de l’influence, même s’ils sont rares. Maintenant, réfléchissons, quel est l’Etat le plus indépendant ? Celui qui peut prendre position le jour où la BNS demandera une dévaluation, ou celui qui ne pourra que regarder le Franc suisse perdre de sa valeur ? Je crois que la participation constitue une garantie d’indépendance.

Nous devons absolument éviter de devenir le Lichtenstein de l’Europe. Non pas que je n’aime pas ce micro Etat, mais parce que nous sommes trop grands pour nous contenter d’une place de suiveur dans la logique internationale. Je crains cependant que notre indépendance se réduise déjà comme peau de chagrin. Etudiant en droit, je constate que le terme « euro compatible » sort presque aussi souvent de la bouche du professeur que le principe de la protection de la bonne foi. Euro compatible, c’est quoi en pratique ? C’est simple : après de longs débats, nos parlementaires finissent par appliquer le papier carbone pour reprendre les directives de Bruxelles.
Le Luxembourg est sans doute un nain sur l’échiquier européen, mais il peut contribuer à l’élaboration des lois européenne et chercher un consensus. Nous, les Suisses, nous ne pouvons pas. Les Pays-Bas peuvent influencer la rédaction de la Constitution européenne, nous ne pourrons que la ratifier le jour où nous nous déciderons à adhérer. Chaque jour qui passe nous enlève un peu de notre marge de manœuvre sur la politique internationale et nationale. En d’autre termes, on appelle ça une perte d’indépendance. Progressivement, nous risquons de ne devenir que l’ombre de cette Europe politique qui avance, pas toujours au même rythme, mais qui avance quand même. Regardez, on peut déjà payer en euros dans presque toutes les grandes surfaces du pays, et même aux automates des T-L !

Certes, tous les malheurs prédits en 1992 ne se sont pas réalisés, tant mieux, nous pouvons réfléchir plus sereinement à une adhésion.
Du côté des partis politiques, l’ambiance européenne est sinistre. Personne - à part les opposants - n’osent aborder de front la question, et c’est bien dommage. Car l’adhésion est une question plus importante que l’AOC Fromage des Grisons. Malheureusement, il reste bien peu de politiciens suffisamment courageux pour défendre une idée à contre-courant.

Une grande majorité des intervenants de ce site sont des jeunes qui ne risquent pas leur carrière politique à défendre un sujet impopulaire. Profitons de cette plate-forme pour relancer le Grand débat de la décennie à venir !

Pour un aéroport au service du Valais

Pour les jeunes radicaux et libéraux valaisans, demain, vendredi 10 novembre, sera un grand jour. La première initiative populaire cantonale lancée par les jeunes politiciens sera publiée dans le Bulletin Officiel, ce qui marquera le début de la récolte des 4000 signatures requises.

L’initiative attribue une nouvelle tâche au Canton : la gestion de son aéroport dans un but touristique et économique. Actuellement, la structure est en mains de la Commune de Sion et occupe pour l’essentiel une place de base aérienne pour notre chère armée.
Trente pourcents du PIB cantonal proviennent directement ou indirectement du tourisme. Nos clients sont anglais, hollandais et français. Un aéroport capable de recevoir des Boeing 737 sert aujourd’hui principalement aux vols des FA/18. Cherchez l’erreur. Dans un canton alpin et touristique, ce formidable instrument devrait servir prioritairement à l’accueil de nouveaux touristes, sans pour autant cherche à tous prix à évacuer l’armée.

Le transfert de la commune au canton est la mesure la plus décriée de notre texte. Nous n’avons jamais voulu ternir la qualité de la gestion de l’aéroport par la ville de Sion, mais seulement donner à la plateforme un cadre de gestion plus régional. En effet, si l’aéroport de Sion devient l’aéroport du Valais et sert en primeur aux stations de Crans Montana, Verbier ou Nendaz, il est illogique de laisser le conseil communal de Sion s’occuper de son développement. Pas pour cause de manque de compétence, mais de perspectives cantonales. En comparaison, l’EPFL est à Lausanne et ce n’est pourtant pas l’Etat de Vaud qui la gère…

Si nous obtenons le nombre requis de signatures et que le projet est accepté par le peuple en votation, le parlement et le conseil d’Etat seront amenés à rédiger une loi et une ordonnance d’application de l’article constitutionnel. Il faudra alors réfléchir comment attirer de nouvelles compagnies aériennes à Sion. Premièrement, nous proposons que l’offre soit orientée en priorité sur les quatre mois de l’hiver et les deux mois de l’été. Les taxes d’aéroport restent actuellement trop élevées pour convaincre des « low-cost ». Il faudra par conséquent réorganiser quelque peu l’aéroport pour parvenir à baisser ces taxes. Des négociations devront être menées avec l’OFAC pour obtenir des créneaux avec les villes de provenance de nos clients, comme Londres, Amsterdam ou Paris ; une étude de marché le définira. Enfin quelques modestes améliorations techniques devront être planifiées pour améliorer l’accueil. Tout cela ne constitue que des pistes de réflexion. Au Grand Conseil de creuser plus en profondeur la question pour faire de cet aéroport un véritable atout pour notre canton.

Je crois fermement que mon canton peut améliorer son offre touristique et augmenter ainsi son niveau de vie. L’aéroport du Valais est une pierre à l’édifice d’une croissance économique durable, fondée sur des domaines où nous sommes forts. Nous verrons si l’avenir me donne raison, mais, quoi qu’il arrive, l’enjeu en vaut la chandelle. Tiens, je ne peux plus attendre de retourner récolter des signatures aux pieds des pistes de ski !

Des arguments un peu malheureux

L’Union Démocratique du Centre a eu l’occasion dans le Nouvelliste de vendredi d’exposer ses deux arguments principaux relatifs au fond de cohésion pour les pays de l’Est. Etonné de leur impertinence, je profite de cette tribune pour y répondre.

Le premier concerne l’absence de « négociations » qui entoure notre participation. Ces messieurs du « centre » prétendent que nous aurions au moins pu négocier la résolution du problème de Kloten ou régler des questions liées à la fiscalité helvétique en échange des 100 millions par an pendant dix ans. Il faut savoir que cet argent va dans une caisse collective, le fond de cohésion, doté chaque année d’un budget d’environ 40 milliards d’euros. Sans vouloir minimiser notre contribution, ces 100 millions de francs ne constituent pas une manne suffisamment considérable pour réclamer une génuflexion de l’UE. L’Allemagne et la France, malgré une situation économique assez moyenne en ce moment, contribuent assez fortement au fonds de solidarité. Ces pays n’ont rien exigé pour participer à la reconstruction de l’Est, s’agissant simplement d’un geste humain d’aide à des pays frères qui ont eu la mauvaise idée de se faire envahir par les Russes. Nous ne donnons rien pour l’ancienne Europe des 15, il est par conséquent difficile d’obtenir un retour de leur part. De ce point de vue, nous devrions plutôt demander des compensations à la Pologne. Imaginez Micheline Calmy-Rey partir à Varsovie demander une aide polonaise pour la formation en Suisse, ce serait la meilleure blague de l’année. C’est un peu comme si on s’attendait à être invité à manger par Jean-Marc Richard à chaque fois que l’on fait un don à la chaîne du bonheur. Il s’agit là de solidarité entre les pays d’Europe et je ne vois pas la raison pour laquelle tous les pays occidentaux feraient un effort sauf la Suisse. Même la Norvège, non membre de l’Union Européenne, contribue pour le fond de cohésion à hauteur de 1.6 milliards de francs. Nous ne sommes pas un pays particulièrement pauvre incapable de solidarité, l’histoire l’a même montré par nos nombreuses aides au développement. Réclamer un droit de passage pour nos avions au Sud de l’Allemagne en échange de notre solidarité serait le comble de la mesquinerie.

Le second argument tient au fait qu’il n’existe pas de plafond financier dans la loi. C’est le fameux chèque en blanc que le peuple Suisse donne à ses élus. Connaissez-vous beaucoup de lois qui fixent un plafond au budget de la Confédération ? Non, évidemment. La loi sur l’AVS ne fixe pas le nombre de rentiers ni le montant des rentes. Je suis surpris qu’après trois ans au Conseil National, Oskar Freysinger ne sache toujours pas ce qu’est un budget. Une loi contient des normes générales et abstraites, l’ordonnance réglemente l’application de la loi. C’est le budget, arrêté fédéral voté par le parlement, qui fixe le montant alloué à l’application des lois. Le parlement le fait pour un montant de 50 milliards de francs chaque année, pourquoi devrait-il en être autrement pour ces 100 millions ? Chiffrer dans la loi un plafond à la contribution Suisse serait tout simplement contraire à l’ordre juridique. Malgré ce qu’a l’air de prétendre l’UDC, le parlement peut légitimement gérer les comptes de la Confédération. Même si les chambres ne sont pas systématiquement du même avis que le plus grand parti du pays, elles gardent le droit d’administrer l’Etat. Si le problème est vraiment la question du contrôle du peuple sur les dépenses fédérales, les opposants à la loi sur la coopération avec les dix nouveaux membres de l’UE auraient été plus cohérents en proposant une initiative introduisant le référendum budgétaire.

Je crois que nos amis agrariens sont à court d’argument sur le sujet. Ils prétendent désormais être d’accord sur le principe du milliard, voire même exiger cette contribution, mais dans un cadre légal assez douteux d’un point de vue juridique. Peut-être admettront-ils en fin de campagne que le référendum n’était qu’une question de principe anti-européen. Ces parlementaires me semblent tellement regretter la douce période de l’URSS, où les démocraties populaires n’avaient pas besoin de notre soutien, où l’armée pouvait encore justifier des budgets gigantesques et où l’on pouvait si facilement schématiser le bien du mal dans notre bonne vieille Europe…

Pourquoi pas un prix unique du pain ?

La commission de l’économie du Conseil National a finalement décidé de légiférer en matière de prix du livre. L’évolution de la société ne plaît visiblement pas à tous et certains croient qu’il suffira de créer une loi pour protéger un commerce qui s’effondre.

Comment explique-t-on le fait que les petites librairies ne marchent plus aussi bien qu’auparavant ? La population suisse est une population de lecteurs en comparaison internationale, le nombre d’universitaires – population particulièrement susceptible de lire – croît année après année. Le budget des ménages augmente fortement pour les dépenses liées aux médias (lecture, musique, film, etc.). Mais quel est le problème ? Les grandes chaînes nous dit-on.

J’en conclu que le problème principal réside dans le fait que certains n’ont pas su s’adapter à l’évolution de la demande du consommateur et veulent un coup de main de l’Etat pour protéger une forme de commerce en perte de vitesse. Je suis client d’une petite ET d’une grande librairie. Je dois reconnaître que les services offerts par la « grande chaîne » pèsent lourd dans la balance: stock important, libraires disponibles, espace de lecture aménagés, personnel informé et vente en ligne. Mon libraire, lui, m’offre un service à haute valeur ajoutée : des conseils très personnalisés. Ces deux services sont complémentaires, mais je dois noter que la plupart des librairies que j’ai fréquenté n’arrivaient pas à la cheville des services fournis par Payot.
Face à internet et à Amazon, l’avantage premier d’une librairie est à mon avis le stock. L’immédiateté de l’achat, le fait de pouvoir entamer le premier chapitre de l’ouvrage quelques minutes après l’avoir acquis constitue ce qu’internet ne peut pas encore proposer. Dans ces conditions, une petite librairie au stock réduit n’a que peu de chances de me séduire : je préfère commander un livre qui arrivera chez moi trois jours plus tard que de devoir retourner dans le magasin du coin.

Cette concentration des espace de vente est le fruit du consommateur. Nous voulons un grand choix à des prix bas, ce que proposent les grandes chaînes. Le livre n’est pas le premier produit à subir cela : les épiceries de quartier ont quasiment disparu, les petits disquaires sont de plus en plus rares, les kiosks indépendants ne font plus le poids face à Relay. Je ne crois pas qu’une loi doive dire ce qui est bien ou mal pour le consommateur. Les commerces indépendants l’ont compris dans bien des domaines en offrant des services nouveaux : une qualité supérieure, des conseils avisés, un choix de produits rares, parmi d’autres.

Je ne fais pas partie de ces nostalgiques qui cherchent un caractère sacré dans le livre pour justifier une mesure complètement anachronique. Le livre est un produit comme un autre, vecteur de culture, oui, le disque et le journal aussi. La diversité de l’offre ne dépend pas du nombre de librairies mais de la demande du consommateur. Il est trop facile de mettre la faute sur le capitalisme pour expliquer la fin des petits commerces et brandir la menace de la mort de la culture est scandaleux. Payot était il n’y a pas si longtemps une petite librairie, ils ont simplement suivi l’évolution de la demande. Si les petites librairies ne sont pas capables de s’adapter au marché, elles n’ont sans doute plus leur place au XXI siècle. C’est dur, mais c’est ainsi que notre civilisation a toujours avancé.

Le pragmatisme ne suffit pas

Il est des mots à la mode. Le terme « pragmatisme » en est un. Le pragmatisme est présenté comme le contraire d’une idéologie ; une action politique calquée sur la réalité et pas sur des dogmes théoriques. La pratique contre la théorie.
Je crois que cette conception des choses est mauvaise et peut-être même dangereuse. L’idée que le pragmatisme dépasse l’idéologie, ou constitue une forme d’action politique en tant que tel, nie l’existence de différentes formes de mener de la politique. Il y aurait, d’un côté, les discussions théoriques entre la gauche et la droite, et de l’autre l’action politique qui répondrait à des critères de pragmatisme sans philosophie politique.

Il est important de faire la différence entre le haut fonctionnaire et le politicien. Le haut fonctionnaire est un exécutant. Il peut proposer des projet, mener une action administrative, mais on n’attend pas de lui des professions de foi. Le politicien, lui, élu, doit apporter une vision globale de la société, à court et à long terme. La gestion quotidienne de l’Etat n’est pas le rôle primordial d’un parti politique, mais celui de l’administration au sens large.
A mon avis, ce fameux pragmatisme provoque une politique précipitée et électoraliste. Le pragmatisme des années 1990 a mené à un gaspillage des deniers publics et à l’explosion de la dette. Swissair est un autre exemple d’une politique pragmatique : contrairement à tous les grands principes des parti bourgeois majoritaires, le parlement a décidé de mener un sauvetage in extremis de Swissair. Les raisons étaient nombreuses: les emplois, la place de la Suisse dans le monde, l’aéroport de Zürich, mais contraire au principe libéral d’une intervention minimale de l’Etat dans l’économie. Sans porter de jugement qualitatif sur l’opération, on peut légitimement se demander 5 ans plus tard, si favoriser immédiatement la concurrence dans le marché aérien n’aurait pas été plus judicieux.

Je pense qu’une action fondée exclusivement sur une pensée pragmatique – au cas où elle existe – relève plus du manque de courage que de la lucidité. Un déficit trop important dans le projet des NLFA ? Laissons tomber une partie du projet. Le prix du lait s’effondre ? Interdisons l’importation. Les exemples sont nombreux, tous les politiciens qui auront réalisé ces politiques pourront déclarer fièrement: « Le temps n’était pas aux grandes théories, mais à une action pragmatique ». C’est parfois nécessaire, sans doute, mais de là à penser, comme le font certains sur ce site, qu’un parti peut être « pragmatique », j’en tombe de ma chaise et je me demande ce qui reste alors de la politique. Un peu comme tous ces gentils qui pensent qu’il suffit de se mettre autour d’une table pour réconcilier libéraux et alter mondialistes, écologistes et promoteurs ou pro et anti-européens. Entre nous, quelle tristesse si tout le monde était du même côté à Infrarouge, non ?

Il fait si chaud sur la banquise

On dirait que le monde s’est donné rendez-vous en automne 2006 pour (re)découvrir la réalité du réchauffement climatique. Le CO2 est bientôt plus médiatique que Nicolas Sarkozy: citons les numéros spéciaux de plusieurs magazines, le film de Al Gore et même, consécration absolue en Suisse romande, un 19:30 en entier. Malgré l’absence d’un événement nouveau d’importance, certains thèmes peuvent tout à coup, à priori sans raison particulière, redevenir une préoccupation majeure du moment. Espérons que cela durera plus que la canicule…

La Suisse a ratifié le protocole de Kyoto et doit prendre des mesures efficientes pour réduire sa production de gaz à effets de serre. Le parlement a introduit une taxe sur le CO2 dans ce but, je suis réservé quant au caractère efficace de la démarche. La taxe sur le CO2 touche sans distinction l’ensemble de la population sans tenir compte du quotidien des individus. Les familles, entre autres, s’acquitteront d’une taxe élevée sur le CO2 pour les frais de chauffage. Je doute en revanche que ceux qui roulent en Porsche Cayenne à Genève soient vraiment encouragés par le nouvel impôt à changer leur mode de vie.

Qu’il faille encourager le chauffage à bois, les économies d’énergie ou encore le ferroutage ne fait aucun doute. Je souhaite apporter ici le fruit d’une réflexion menée avec quelques amis. Sans doute que cette idée n’est ni nouvelle, ni révolutionnaire, mais elle mérite malgré tout d’être débattue. Je salue au passage le travail des jeunes verts qui s’engagent dans cette direction, avec une initiative à mon avis juste trop utopiste pour avoir une chance d’être un jour appliquée dans notre pays.

Imaginons que nous limitions l’importation de véhicules individuels selon leur consommation moyenne de carburant à une date déterminée. Par exemple, dès 2015, les automobiles neuves consommant plus de 5 litres aux 100 kilomètres ne pourront plus être commercialisées. Prenons ces chiffres à titre d’illustration : je ne suis pas compétent pour évaluer avec précision la date adéquate pour une limite de consommation idéale, d’autres s’en chargeront peut-être un jour.
Le consommateur ne sera que peu limité dans ses choix : le constructeur sera contraint de produire une gamme de véhicules moins polluants pour continuer à approvisionner le marché suisse (non négligeable soit dit en passant). A titre de comparaison, malgré les limites imposées sur les appareils générateurs de CFC, on se sert toujours de réfrigérateurs.
Nous pourrions sans doute assister à une vraie diminution de la production de CO2 au fur et à mesure de la rénovation du parc automobile. Le Conseil Fédéral serait ensuite amené à prendre contact avec d’autres pays, par exemple les pays scandinaves, réputés très sensibles aux questions climatiques, pour former une espèce de groupe de pression sur les constructeurs automobiles.

Cette formule trouvera ses adversaires parmi les conducteurs des véritables rhinocéros de l’automobile, comme les fameux Hummers, mais je crois que dans l’ensemble, la population a beaucoup à y gagner. L’économie ne serait que peu touchée (sans doute moins que par une taxe CO2) alors que LES économies d’énergie (et de pétrole) seraient de plus en plus fréquentes. A terme, de quinze ans en quinze ans, nous pourrons abaisser la limite pour que la technologie adapte nos véhicules aux besoins environnementaux.

Finalement, je pense qu’il s’agit d’une mesure - il en faudra d’autres évidemment - qui pourra diminuer sensiblement notre production de gaz à effet de serre sans constituer pour autant une grave atteinte aux libertés personnelles. Nous avons perdu trop de temps à nous questionner sur la nature véritable ou l’existence du réchauffement global. Il est temps de cesser de discuter et de passer à l’acte. Si le réchauffement est une réalité (ce qui fait de moins en moins de doute), nous aurons agi. S’il se révèle être une erreur, nous aurons au moins constitué des réserves d’énergie fossile pour l’avenir !

Armée et protection civile

Dix-sept ans après la chute du mur, l’armée est en réforme permanente et pose quelques malaises à la classe politique. Pour des motifs opposés, UDC et Socialistes se retrouvent alliés pour fusiller les propositions de Samuel Schmidt sans parvenir à trouver une nouvelle dynamique pour la grande muette.
La mue de notre défense nationale prend du temps ; avec Armée 95, puis Armée XXI, l’armée se cherche. Pendant 50 ans, l’ennemi était défini : les communistes. Seulement voilà, cet ennemi s’est transformé en l’espace de quelques mois en un ami qu’il fallait aider plutôt que combattre. Le budget de l’armée a ressenti ce changement : il a diminué depuis 1987 de 23%, soit beaucoup plus que la moyenne des autres départements fédéraux.

L’armée peine dans ces conditions à justifier son existence : la probabilité d’un conflit armé en Suisse ou de troubles civils intérieur est devenu si infime que beaucoup ne comprennent plus à quoi nous servent ces 4,5 milliards investis annuellement. Paradoxalement, le monde ne s’est pas pacifié pour autant : les guerres sont courantes aux quatre coins du monde et la menace terroriste plane sur les pensées, notre défense nationale paraît cependant bien mal structurée pour répondre à ce genre de problème.

Les politiciens se rendent bien compte que les tâches qui sont devenues prioritaires pour nos militaires ne sont plus de faire la guerre – ou de s’y préparer – mais de répondre à des problèmes civils. J’aimerais que les parlementaires aient le courage d’admettre que la conception classique de l’armée est dépassée. Les stratèges s’accordent à dire que les grandes batailles de chars sont révolues, et l’on continue néanmoins à vouloir investir dans une modernisation de nos tanks. Parallèlement, on refuse de fournir à l’armée des avions de transport qui seraient bien utiles pour nos missions de maintien de la paix à l’étranger.

Sachant que les catastrophes naturelles sont de plus en plus violentes et fréquentes et que l’armée est souvent appelée à la rescousse, on peut s’étonner que la protection civile reste un organe subalterne et moins bien structuré. La PC souffre aujourd’hui de graves problèmes d’organisation et de budget. On y envoie les recrue qui ne sont pas capables de servir alors que ceux sont elles qui vont probablement être mises à l’épreuve. En effet, on a vu ces dernières années plus de bâtiment s’effondrer et de conduite de gaz exploser que de conflits ouverts éclater. Je propose que l’on crée un troisième corps à l’armée – parallèle à l’armée de terre et à l’armée de l’air – qui serait la protection civile. Comme on l’a vu, la hiérarchie militaire se prête bien à la gestion de situation d’urgence et le nombre de soldats pouvant être engagés est un atout pour la protection de la population. Actuellement, en cas de glissement de terrain, ce sont les recrues « inaptes au service » qui viendront me sortir de la boue pendant que les meilleurs feront des pompes à Isone. Cette situation n’est sans doute pas la plus efficace pour répondre aux dangers contemporains.

Mon idée n’est pas que l’armée est inutile et qu’il faille s’en débarrasser. Elle traverse une crise identitaire compréhensible et je pense qu’il ne faut pas avoir peur de remettre en question ses fondements et ses objectifs. Les compagnies de grenadiers ou de parachutistes constituent à mes yeux des anachronismes. Le parlement aura du pain sur la planche durant la prochaine législature et j’espère que le débat ne se cristallisera plus autour de questions idéologiques.

Si Georges Marshall était vivant

Formidable ! Une année après les bilatérales, le peuple suisse va repasser par la case votation pour un sujet européen, et, une fois de plus, c’est l’UDC qui le met sur le tapis.

Cette fois-ci, il ne s’agit pas de grandes déclarations, de traités internationaux ou de règlement sur la taille des tomes de chèvres, mais d’une question financière : faut-il contribuer au fond européen de cohésion à auteur de cent millions de francs par an et pendant dix ans ?
Quelle question… Bien sûr ! La Suisse peut se permettre un tel investissement et tous les indicateurs montrent que nous serons gagnants sur toute la ligne. Chaque année, nos échanges avec les dix nouveaux pays de l’Est nous enrichissent de quatorze fois ce que nous allons payer et la courbe n’a pas tendance à fléchir, bien au contraire.

Pour une fois, je ne vais cependant pas m’arrêter sur un argument économique, mais plutôt éthique. Qui se souvient comment l’Europe occidentale s’est relevée des cendres de 1945 ? Un certain Georges Marshall, ça vous dit quelque chose, messieurs Fehr ou Mörgerli, vous qui prétendez que nous ne devons rien aux dix nouveaux, que puisque « ze n’est pas dans la bilatéral » (à prononcer avec un fort accent zurichois), ? Nous avions la chance d’avoir un plus fort et plus riche que nous, de l’autre côté de l’Atlantique, et ce plus fort a investi des sommes colossales pour redresser la partie libérale du nouveau continent. 13,1 milliards de dollars de l’époque. Grâce à cette somme, l’Allemagne n’a pas mis 50 ans à se relever de son année zéro, l’économie européenne est bien repartie, pour le bien de tous.
Aujourd’hui, ce sont nous les américains de 1945. L’Europe de l’Est n’est jamais vraiment sortie de la seconde guerre mondiale : a peine terminée, la voilà colonisée par les Russes, les Rouges comme on disait à l’époque. Notre temps est venu, nous devons, comme les américains précédemment, nous montrer solidaires avec ceux qui se sont retrouvé du mauvais côté du rideau de fer.

J’espère que ce n’est pas la main sur le porte-monnaie que nous irons voter le 26 novembre, mais sur le cœur. Un milliard, ce n’est que le quart de ce que l’on va payer pour remplacer nos vieux Tigers de l’armée. ; mais pour les pays de l’Est, un milliard, c’est une route, une gare, un chemin de fer, peut-être la garantie de pouvoir créer des entreprises et des emplois. J’espère un bon oui à 80%, pour que les vieux radins-idéologues de l’UDC s’en souviennent mieux que du Plan Marshall.

Droit de recours: le contre-projet ne suffit pas

Consultez le site web de l’initiative : www.croissance.ch

Contrairement à l’avis général exprimé par des politiciens de gauche et de droite, je continue à soutenir l’initiative contre le droit de recours des associations. Je ne la considère aucunement comme extrémiste et le contre-projet proposé par le parlement est à mon avis parfaitement inutile.

Parlons de ce soi-disant caractère extrémiste de notre texte. Nous demandons que les associations ne puissent recourir contre les projets votés par le peuple ou par des parlements.
Celui qui ne partage pas le point de vue d’un parlement dispose en Suisse de l’arme du référendum et doit récolter des signatures – comme nous l’avons fait – avant de demander le point de vue du peuple.
Je m’étonne que l’on qualifie d’extrémiste ceux qui demandent le simple respect des choix du peuple. Enfin, c’est pas nouveau. A chaque fois que le peuple prend une décision qui n’est pas du goût du PS, des Verts au du POP, on taxe de populiste celui qui ose prétendre que le peuple reste souverain et a raison (cf les votations sur l’asile et les étrangers, sur les notes à Genève pour ne citer que les dernières).
Notre but est que le peuple soit amené à se prononcer sur les questions importantes d’aménagement du territoire et que ce choix soit respecté lorsqu’il existe un conflit. Il me semble que le sujet relève plus du politique que du légal et que ces décisions sont d’ordre d’opportunité plutôt que de légalité. N’est-ce pas plus extrémiste de laisser les choix de politique d’aménagement du territoire dans les mains, d’un côté des associations, de l’autre des investisseurs ? N’est-ce pas là l’un des piliers du rôle de l’Etat et par extension du peuple ? Je refuse en ce qui me concerne que l’on laisse à des privés un poids décisionnel sur le fonctionnement de notre pays.

Le contre-projet du parlement me paraît quant à lui franchement nul. Notre texte est clair : « plus de croissance pour la Suisse, moins d’obstructionnisme » (si, si ! c’est français). Je pourrais accepter un contre-projet qui garantit qu’une partie des fonds actuellement bloqués soit libérée. Nous estimons à 30 milliards les francs bloqués – à juste titre ou pas. Si on nous propose un moyens de débloquer 5 milliards, nous pourrions entrer en discussion.
Ici, c’est le contraire. On souhaite interdire les compensations financières (ou écologiques, le résultat est à peu près le même). Aussi immorales qu’elles peuvent être, on doit se rendre compte qu’elles sont souvent un mal nécessaire pour pouvoir finalement mener à bien un projet. Sans ces compensations, nous serions encore au stade des plans pour le barrage de la grande Dixence. Les compensations ne sont pas la source des blocages mais une solution moralement douteuse. On n’arrangera ainsi rien en les interdisant.
Le parlement est aussi fier de faire payer aux associations les frais de justice d’un recours qui échoue au parlement. Il faut cependant relever trois points :
- Les associations vont rarement au tribunal. Les négociations entre associations et investisseurs se passent en privé et c’est là que réside le vrai problème.
- Les associations gagnent presque toujours devant la justice. Dans le peu de cas où elles vont devant les tribunaux, elles font attention d’être quasiment sûres de vaincre, faute de quoi elles en restent au stade de la menace durant la période (très longue) de négociation.
- Un recours au tribunal fédéral coûte quelques milliers de francs suisses. Sachant que le WWF – à titre d’exemple – a un budget pour la Suisse d’environ 50 millions de francs, je ne pense pas que les frais de justice vont freiner la recourite des associations.
J’ai entendu beaucoup de politiciens vanter les avantages de la nouvelle loi. Tous ont parlé d’un choix modéré, intelligent, sage et tout le blabla habituel. Personne n’a pu articuler un chiffre, n’a pu dire quel serait l’impact du projet. Je me fiche éperdument de savoir combien le texte est tellement modéré et consensuel, combien la typo du titre est bien choisie ; la seule chose qui m’intéresse est « quelle partie des 30 milliards sera débloquée ». Visiblement, ce n’est pas le but de la réforme. Remarquez que cette réforme est tellement modérée que même les écologistes la soutiennent (du moins ils s’abstiennent de la décrier). Je la classe donc parmi les réformes inutiles, notre parlement ferait mieux de passer du temps sur l’armée et les finances.

Bref, avec la signature de presque 120'000 personnes, nous avons déposé une initiative pour défendre l’emploi et l’économie. Retirer l’initiative nécessite le soutien d’une majorité du comité d’initiative composé de 27 membres. En tant que membre de ce comité et vu la qualité médiocre du contre-projet, je voterai contre le retrait. A mon avis, une majorité du comité défend la même position que moi. Il n’y a que peu de chances, contrairement à ce que pensent beaucoup de politiciens et journalistes – pour que l’initiative soit retirée. La campagne sera rude, mais nous nous battrons jusqu’au bout. Rendez-vous dans quelques années pour la première votation populaire sur une initiative du PRD !

Une bonne leçon de démocratie

Est-ce que la pédagogie et la démocratie sont compatibles ? On peut en douter à entendre les gourous du nouvel enseignement à Genève. Voilà maintenant plusieurs années que Genève est systématiquement classé dans les pires élèves dans les études PISA et que, fort de ce constat, les responsables de l’instruction public se gargarisent de leurs méthodes avant-gardistes. Le peuple genevois a dit « stop » et je peux le comprendre. Effectivement, les parents ont de la peine à comprendre pourquoi leur enfant a reçu une gommette rose pour son travail personnel créatif sur la mathématique théorique. Loin de moi l’envie d’être rétrograde, mais je pense que maîtriser un tant soit peu l’orthographe et les livrets ne fait de mal à personne. Soit, Genève a tenté l’innovation, on ne peut pas lui en faire le reproche, mais face à un constat d’échec, des mesures s’imposent.
Contrairement à ce que prétendent les experts en pédagogie, ce n’est pas seulement sur les notes que se sont prononcé les Genevois, mais sur l’école qu’ils désiraient. Je suppose que si l’on avait proposé un retour pur et simple à une école dite « classique », nos confédérés du bout du lac auraient approuvé le projet avec la même majorité.
Qu’entend-t-on du côté des (ir)responsables de la formation ? Une erreur, un choix rétrograde. Contrairement à ce que pensent ces élites de l’enseignement, l’école est une des tâches prioritaire de l’Etat et, de ce point de vue, le peuple a son mot à dire. J’ai envie de pousser un sérieux coup de gueule face à ces gens qui jouent avec les « apprenants » - comme ils les appellent – et s’offusquent du fait que les parents s’inquiètent du niveau pitoyable de l’école genevoise.

Issu d’une école catholique, réactionnaire, vieillotte, et j’en passe, je crois que le niveau de formation que nous avons acquis en Valais était bon. Certes, nous avions des devoirs à la maison, des notes, certains d’entre nous ont même redoublé une année. Inégalitaire, l’école ? Oui, encore heureux ! L’école a aussi pour but de sélectionner, parce que 100% de la population ne peut pas faire d’études, parce que, comme dans tous les domaines, il y a des gens qui sont plus compétents que d’autres. On ne peut pas demander à un système qui a pour but de sélectionner d’être égalitaire. Si le petit Nicolas ne connaît pas son livret, n’a pas acquis les connaissances nécessaires à la fin de son année scolaire, qu’il redouble ! Et s’il ne devient pas docteur en physique nucléaire, c’est peut-être qu’il n’en a pas les capacités. Il n’est pas négligeable à mes yeux pour autant.

On me traitera peut-être de vieux réac, mais le laxisme dont font preuve cette bande d’allumés genevois soucieux d’appliquer les principes marxistes aux écoliers m’enrage. J’espère qu’un jour ces gens comprendront que le mur est tombé, que l’on vit dans un monde libéral où les meilleurs restent les meilleurs et où la concurrence n’est pas une tare. L’école n’a pas pour but de gommer les différences sociales mais de former les générations futures.

La dernière dictature d'Europe

Après quelques jours dans les pays baltes, nous avons pu obtenir un visa de transit pour la Bélarus, dernière dictature d'Europe. Environ 12 heures à Minsk ne nous ont sans doute pas suffi à appréhender correctement le pays, mais nous avons eu une vision assez intéressante du climat général.

La première épreuve, une fois arrivés dans ce pays, fut d'acheter les billets de train pour quitter le pays. Personne, je dis bien personne, ne parlait anglais dans la gare et le concept d'office du tourisme leur est quelque chose de totalement étranger. A la simple question "English ?", nous n'avons obtenu qu'à un hochement de tête aux nombreux guichets de la gare centrale. Avec un peu de chance, après avoir déambulé dans les grandes avenues de Minsk, nous avons rencontré un groupe d'étudiants bélarus (assez fortunés semble-t-il) qui nous ont accompagnés jusqu'à la gare pour acheter un billet.

Une petite discussion a suivi. En dehors des sujets aussi passionnants que l'alcool et le cannabis, nous avons légèrement - très légèrement - discuté du système politique bélarus et de la tentative de révolution de mai dernier. Le plus riche d'entre les étudiants a fait l'apologie du régime en déclarant qu'une révolution à l'ukrainienne signifiait "sucking the dick of the americains" et paupériserait la population. Selon lui, les déclarations sur les droits de l'homme que l'on peut lire chez nous sont de la pure fantaisie et qu'il était totalement libre. Quand on porte un jeans Armani à Minsk, je peux assez croire qu'on se sent libre... Les deux (charmantes) jeunes filles qui l'accompagnaient ne m'ont pas paru approuver ses dires mais se sont bien gardées d'intervenir. L'une d'entre elles a seulement esquissé un sourire désapprobateur. De là à dire que nous avons croisé des opposants au régime, il ne faut pas exagérer, mais il était intéressant de voir combien les discussions politiques sont assez limitées à leur plus simple appareil: l'apologie du régime.

La visite s'est poursuivie par une longue promenade, notamment devant les bâtiments officiels et le palais présidentiel (le Palais de la République, laissez-moi rire). Il était interdit de photographier la moindre poubelle liée d'une manière ou d'une autre à l'administration. Les gens semblent, en dehors des quelques étudiants, assez peu éduqués et la connaissance des langues, à part le Russe, est nulle.
Un dernier constat: la publicité omniprésente dans nos cités occidentales est très peu développée. A part quelques entreprises américaines qui s'y sont installées (Coca-Cola et Mc'Donalds), il n'y a que peu de panneaux publicitaires. Curieusement, ca manque. Une ville sans pub, c'est une ville assez grisâtre.

Nous avons finalement pris nos affaires et sommes partis par un train de nuit aux alentours de 20h30. Il sera sans doute très enrichissant d'y retourner une fois que la révolution, inévitable à mon avis, aura eu lieu. Je ne crois pas qu'un pays peut rester au centre d'une Europe en mouvement avec un gouvernement digne de l'URSS.

Saint-Petersbourg

Depuis maintenant 5 jours, nous sommes à Saint Petersbourg pour "un long week-end", titre du guide qu'a choisi Matthieu. Ce fameux guide, bien que passionnant, est un peu désuet (2003) mais nous avons eu la chance de rencontrer trois jeunes étudiantes russes qui ont remplacé le guide pour notre sejour. Je ne vais pas tout detailler ici tout ce qui s'est passé, mais seulement une anecdote amusante.

Nous sommes allés visiter la "Bibliotheque Nationale". Hormis la vue imprenable sur une statue de Lénine, il fallait saisir la politique d'encouragement à la lecture en Russie.

Pour commencer, une de nos deux guides a commis le crime de lese-administration d'oublier son passport et n'a ainsi pas pu accéder au batiment. On nous a ensuite envoyé vers un superbe guichet. La charmante fonctionnaire qui y travaillait a pris nos passeports, nous a fait réécrire nos noms en cyrillique (alors qu'ils l'étaient deja sur notre visa, une bibliothécaire qui ne sait pas lire, on aura tout vu !). Nous avons été fichés dans l'administration (post?)-sovietique. Cette comédie a duré environ 15 minutes.

Nous avons finalement pu nous rendre devant l'entrée de la bibliothèque avec des papiers en règle. Le portique de sécurité et le policier armé n'avaient rien a envier aux douanes des aéroports américains, exception faite du sourire. Une fois passés la porte, le traitement kafkaien continue. Nous devons remplir une carte de lecteur avec nos coordonnées à Saint Petersbourg, notre numéro de passeport et nos informations personnelles. Deux étages plus haut, nous avons pu obtenir un énième stampel ainsi que les indications d'usage.

Voila. Trente minute pour entrer dans une bibliothèque à peu près vide, "a certain kind of bureaucraty" comme nous ont gentiment expliqué nos charmantes guides. Le plus drole, c'est qu'il n'y avait presque pas de livre dans cette bibliothèque. Le batiment était imposant, voire beau, mais il me donnait surtout une impression de grand vide.

Ce soir, départ pour Tallin. A bientot pour de nouvelles aventures.

PS: Desolé pour certains accents, mais ici c'est carrément impossible. (quelques accents ajoutés à Tallinn)

With love from Finland

Toujours en Finlande... Une visite du parlement finlandais s' impose, dans une heure pour être précis. Les discussions politiques sont animées ici. Nous en avons eu une hier soir avec deux suisses-allemandes à propos de la dépénalisation du canabis. Les points de vue sont vraiment différents de part et d´autre de la Sarine. Comment expliquer le fait qu´il y aie moins de problème du côté teuton de la force qu´autour du lac Léman ? Difficile à dire.
Quoi qu´il en soit, c'est quand même marrant de pouvoir débattre de ce sujet dans une auberge de jeunesse de Helsinki avec deux filles de Olten et un hollandais... L'Europe est petite.

Bon, je vais visiter ce fameux parlement. Pour la petite histoire, les Finandais ont été les premiers à accorder le droit de vote aux femmes et le gouvernement est actuellement dirigé par une Finlandaise. Après l'Allemagne, l'Islande, la Finlande, la Suisse l'an prochain je crois et peut-être (espérons que non) la France, l'Europe se féminise...

A bientôt pour de nouvelles aventures...

Premier message

Bonjour à tous !

Par une journée pluvieuse à Helsinki, je me suis dit qu´il était temps d´entrer dans le petit monde des bloggeurs.
Voilà, c´est fait, à un moment où il y aurait en plus beaucoup à dire sur la politique: le score catastrophique qui s´annonce pour COSA, le canton en ébulition autour de l´aéroport (grâce aux jeunes radicaux en partie) ou encore des débats stériles sur la neutralité helvétique.

Alors, proposons une première idée. Pourquoi ne pas lancer une initiative pour l´introduction du système métrique en Suisse ? Quoi, c´est déjà le cas ? Y en a bien qui propose d´y introduire la neutralité, alors pourquoi pas le système métrique ? J´en ai plein d´autres comme ca. J´espère que les brillants cerveaux de l´UDC nous abreuverons d´initiative un peu plus utiles dans les années à venir.

A bientôt pour de nouvelles aventures

Philippe