lundi, 19 mars 2007

Energies: quelle alternatives ?

2%. C’est l’augmentation annuelle de notre consommation électrique. Cela correspond à la production du barrage de Monvoisin. A ce rythme-là, et sachant que nos centrales nucléaires n’ont pas une durée de vie illimitée, nous risquons de nous trouver dans une situation de pénurie dès les années 2015-2020. Moins de dix ans, c’est ce qui nous reste pour trouver une solution, sachant que la réalisation de ces solutions risque de prendre plus de temps que cela… Les possibilités sont diverses, pas forcément contradictoires, mais controversées.

La première, mise en avant curieusement par les autoproclamés défenseurs de l’environnement, vise à utiliser le gaz pour la période de « transition », sans trop savoir en quoi concerne concrètement cette transition. Bon Dieu, mais pourquoi donc les écologistes se posent aujourd’hui en défenseur du gaz ? Nous parlons bien du gaz qui produit du CO2, le même qui fait monter la température et les océans... Je crois que la réponse vient dans l’alternative qui s’offre à nous. On nous dit : « c’est le gaz ou le nucléaire ». Or, l’atome a pour principal défaut d’être la cible favorite de nos amis les roses-verts. S’il a d’autres défauts, il a au moins l’avantage de ne pas produire de gaz à effet de serre, et je crois que l’urgence écologique la plus pressante est le réchauffement global du climat.

Donc le nucléaire, alternative plus ou moins crédible quand on sait que les centrales présentent malgré tout des risques et que la question des déchets n’est toujours pas résolue (même si on peut espérer en trouver une avant la fin de leur existence). Si le nucléaire actuel n’est pas la panacée, qu’il pose un problème non négligeable d’opinion publique, il est néanmoins plus acceptable que le gaz, d’autant plus qu’il est déjà la source de 40% de notre production électrique ; ce ne serait pas un « nouveau problème ».

De ces deux alternatives, j’aimerais n’en choisir aucune. J’ai entendu qu’en Allemagne, 24'000 emplois étaient directement issus de la recherche dans les énergies renouvelables, pour un montant de plus de 9 milliards d’euros par an. La Suisse pourrait entrer des deux pieds dans la compétition internationale par le biais de ses universités et autres EPF…
Deuxième option compatible avec toutes les autres, limiter la consommation énergétique. Cette consommation est sans doute excessive pour de nombreux appareils électroménagers et imposer quelques normes écologiques – comme on impose des normes de sécurité – ne nuirait pas forcément à notre économie. Des dizaines de solutions sont proposées pour diminuer la consommation sans pour autant diminuer notre confort de vie.

Bref, mon opinion (parce qu’il faut bien la donner et que j’adore le faire) est une liste de priorité. D’abord, évaluons la part de notre consommation énergétique que nous pourrons assurer dans vingt ans avec les énergies renouvelables et les économies d’énergies. Si malgré des investissements importants, nous n’arrivons pas à nous débarrasser complètement du nucléaire, renouvelons en partie notre parc atomique.
Je regrette les positions de ceux qui veulent du nucléaire même s’il n’était pas nécessaire et de ceux qui ne veulent absolument rien, au risque de devoir importer de l’électricité, sachant que cela ne fait que reporter le problème environnemental dans des mains peut-être moins « tip-top-propre-en-ordre » que les mains argoviennes.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Très bonne analyse! A bientôt ;-)