mercredi, 18 avril 2007

Munitions et traditions

À l’heure où la commission de sécurité du Conseil des Etats propose la fin de la conservation des munitions militaires à domicile, de quelques voix conservatrices crient au viol des soi disantes traditions qui font le Sonderfall.

Après le souvenir d’une conférence du Pr. Martin Killias à l’UNIL et quelques vérifications, je peux affirmer haut et fort que la distribution des munitions ne constitue pas une tradition helvétique. C’est en 1940 lors de la démobilisation partielle de l’armée suisse, que l’état-major a pris la décision de délivrer quelques balles à chaque soldat de retour à la vie civile afin de résister à l’envahisseur dans un temps record en cas de guerre.

À la fin de la guerre, ces munitions ont été retirées et si le soldat gardait toujours son arme de service, il n’avait plus de quoi l’alimenter. Au début des années 1950, avec les divers coups d’Etat est européens, la décision fut prise de reprendre la distribution de la munition. Les forces du pacte de Varsovie planifiaient d’envahir l’Europe occidentale en trois jours, il fallait que nos soldats soient à même de se battre dès la première minute de la guerre.

On voit ainsi que les munitions sont traditionnellement données aux citoyens lorsqu’une menace concrète plane sur le pays. Qui peut aujourd’hui affirmer qu’il existe un risque comparable à ceux de la guerre froide et de la seconde guerre mondiale ? Personne. La tradition veut par conséquent que l’on retire cette munition, dont le seul résultat, pour les citoyens qui ne pratiquent pas de tir récréatif, est au mieux nul, au pire la mort. Je salue donc la sagesse de la commission des Etats.

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