jeudi, 16 août 2007

Taxer le kérosène

Les taxes sur les carburants sont nombreuses. L’essence rapporte une somme considérable à l’Etat. Cet argent finance les dépenses routières, mais aussi ferroviaires. Seul le trafic aérien échappe encore au principe du « pollueur payeur ». En effet, si la benzine est taxée, ce n’est pas le cas du kérosène qui abreuve nos avions. Cette situation s’explique par le caractère en général international des vols et d’une vieille volonté protectionniste de soutenir des compagnies nationales aujourd’hui soumises au loi du marché.

Cette situation est assez paradoxale. Pourquoi offrir un rabais fiscal au transport le plus polluant ? Il est temps que l’Union européenne et ses partenaires (entre autres la Suisse) prennent la décision de soumettre les vols continentaux à une taxe européenne.

Le 19e siècle fut le siècle des chemins de fer. Les grandes lignes qui traversent l’Europe sont le fruit du courage de nos prédécesseurs qui avaient compris que ces investissements faramineux serviraient longtemps. Je pense qu’il est temps que l’Union européenne mette à jour ce grand projet. L’argent issu de la taxation du kérosène doit servir à la réalisation d’un véritable réseau continental à grande vitesse. Certains pays ont déjà mis en place leur propre réseau, la France et l’Allemagne par exemple. L’Espagne s’y est mise récemment. Je pense qu’il faut maintenant développer les grands axes internationaux. Un liaison vraiment rapide doit être développée entre la France et l’Espagne et prioritairement en direction des pays de l’Est. Zürich – Vienne, c’est aujourd’hui environ 9 heures de train pour un peu plus de 800 km. Soit une moyenne de 88 km/h. Si aujourd’hui relier à haute vitesse Paris et Budapest en passant par Zurich et Munich semble accessoire, je suis persuadé que ce genre de liaison prendra toute son importance dans 20 ans.

La Suisse a un rôle important à jouer dans ce domaine. Nous devons tout d’abord nous connecter au réseau à haute vitesse des pays qui nous entourent. La nouvelle ligne TGV qui relie Paris à Strasbourg doit être aussi à grande vitesse sur le tronçon suisse. Nous devons développer un réseau à grande vitesse en Suisse et sur l’international en collaboration avec nos voisins allemands, français, autrichiens et italiens. Notre réseau CFF très dense ne justifie plus l’absence de LGV en Suisse.

Bref, mon idée est simple. Taxer enfin le trafic aérien d’une manière équitable pour mieux développer le réseau ferroviaire. Ces dépenses seront de vrais investissements qui serviront à plusieurs générations et offriront une alternative crédible à l’avion. Quand on sait que les deux premières destinations desservies par l’aéroport d’Heathrow sont Paris et Manchester, on peut se demander s’il n’y a pas là un travail pour l’environnement à mener…

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