mardi, 21 août 2007

Voter Blocher ?

En tant que candidat au Conseil national, je peux m’amuser à rêver d’une improbable élection. Le 12 décembre, je siégerai à Berne pour élire le Conseil fédéral. En fin de matinée, une question cruciale se posera : dois-je voter Blocher ?

Il y a quatre ans, j’aurais voté Christoph sans aucun complexe : l’UDC réussissait un coup de maître aux élections, C. Blocher était le meilleur représentant de 27% de la population et l’idée de concordance l’exigeait. En plus, le monsieur avait pris des engagements en matière de collégialité.

Quatre ans se sont bientôt écoulés et je suis très déçu du nouveau Conseiller fédéral. Christoph Blocher ne s’est jamais gêné de violer la collégialité, il s’est battu contre le gouvernement lors du vote sur Schengen, il a violé certains grands principes du droit suisse, il a remis publiquement en question l’article pénal sur le racisme. Dernièrement, il s’est permis de mentir à la population en lui faisant croire que la Suisse pouvait se démarquer du droit international, qu’il ne s’agissait là qu’un joujou d’une poignée de fonctionnaires bruxellois. Le populisme, ça va un moment, mais de la part de notre ministre de la justice, c’est une attitude un peu trop légère.
Deuxième problème : son parti. On sait que le Conseiller fédéral ne s’est pas démarqué des frasques honteuses de sa machine, notamment en matière de minarets et sur la dernière affiche qui est carrément raciste. L’UDC est même présentée aujourd’hui comme un modèle par les partis fascisant d’Europe. Non, vraiment, ce n’est pas mon image de la Suisse.
Enfin, analysons le bilan. A peu près nul. L’UDC insiste sur l’insécurité en soi-disante progression perpétuelle. Or, n’oublions pas que le premier chef de la police et de la justice en Suisse, c’est son Christoph Blocher préféré… Tout ce que le parti agrarien dénonce, c’est finalement ce qui ressort de la chasse gardée de son nouveau Conseiller fédéral. Il y a bien eu quelques économies par-ci, par-là, mais dans le fonds, rien de véritablement substantiel.

Un coup à droite, un coup à gauche. Je ne voterai pas non plus pour Moritz Leuenberger. Quels sont ses dossiers ? Energie, environnement, télécoms, transports publics. Tous ces dossiers nécessitent des réformes en profondeurs pour les décennies à venir et j’ai l’impression, la certitude même, que rien a été fait lors de cette dernière législature. Le bilan est trop maigre.

Bref, si j’étais élu le 21 octobre, je ne voterai ni pour Christoph Blocher, ni pour Moritz Leuenberger. Ces deux messieurs n’ont cependant aucun soucis à se faire. Je ne pourrai voter sans doute ni pour eux, ni pour personne d’autre.

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