vendredi, 16 février 2007

La dernière dictature d'Europe

Après quelques jours dans les pays baltes, nous avons pu obtenir un visa de transit pour la Bélarus, dernière dictature d'Europe. Environ 12 heures à Minsk ne nous ont sans doute pas suffi à appréhender correctement le pays, mais nous avons eu une vision assez intéressante du climat général.

La première épreuve, une fois arrivés dans ce pays, fut d'acheter les billets de train pour quitter le pays. Personne, je dis bien personne, ne parlait anglais dans la gare et le concept d'office du tourisme leur est quelque chose de totalement étranger. A la simple question "English ?", nous n'avons obtenu qu'à un hochement de tête aux nombreux guichets de la gare centrale. Avec un peu de chance, après avoir déambulé dans les grandes avenues de Minsk, nous avons rencontré un groupe d'étudiants bélarus (assez fortunés semble-t-il) qui nous ont accompagnés jusqu'à la gare pour acheter un billet.

Une petite discussion a suivi. En dehors des sujets aussi passionnants que l'alcool et le cannabis, nous avons légèrement - très légèrement - discuté du système politique bélarus et de la tentative de révolution de mai dernier. Le plus riche d'entre les étudiants a fait l'apologie du régime en déclarant qu'une révolution à l'ukrainienne signifiait "sucking the dick of the americains" et paupériserait la population. Selon lui, les déclarations sur les droits de l'homme que l'on peut lire chez nous sont de la pure fantaisie et qu'il était totalement libre. Quand on porte un jeans Armani à Minsk, je peux assez croire qu'on se sent libre... Les deux (charmantes) jeunes filles qui l'accompagnaient ne m'ont pas paru approuver ses dires mais se sont bien gardées d'intervenir. L'une d'entre elles a seulement esquissé un sourire désapprobateur. De là à dire que nous avons croisé des opposants au régime, il ne faut pas exagérer, mais il était intéressant de voir combien les discussions politiques sont assez limitées à leur plus simple appareil: l'apologie du régime.

La visite s'est poursuivie par une longue promenade, notamment devant les bâtiments officiels et le palais présidentiel (le Palais de la République, laissez-moi rire). Il était interdit de photographier la moindre poubelle liée d'une manière ou d'une autre à l'administration. Les gens semblent, en dehors des quelques étudiants, assez peu éduqués et la connaissance des langues, à part le Russe, est nulle.
Un dernier constat: la publicité omniprésente dans nos cités occidentales est très peu développée. A part quelques entreprises américaines qui s'y sont installées (Coca-Cola et Mc'Donalds), il n'y a que peu de panneaux publicitaires. Curieusement, ca manque. Une ville sans pub, c'est une ville assez grisâtre.

Nous avons finalement pris nos affaires et sommes partis par un train de nuit aux alentours de 20h30. Il sera sans doute très enrichissant d'y retourner une fois que la révolution, inévitable à mon avis, aura eu lieu. Je ne crois pas qu'un pays peut rester au centre d'une Europe en mouvement avec un gouvernement digne de l'URSS.

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