vendredi, 16 février 2007

M2 le mégalo

Je me permets dans cet article de critiquer le choix lausannois pour son métro. Je ne suis ni urbaniste, ni vaudois, mais quelques éléments dans ce choix me font penser que nous n’allons pas forcément dans le bons sens en matière de transports publics…

Pour commencer, je tiens à préciser que j’ai vécu 4 ans à Lausanne, en n’utilisant que les transports publics. Je vis désormais à Zurich, où je n’emploie aussi que les transports publics.

Le constat est affligeant pour Lausanne. Pourquoi diable avoir voulu investir tant d’argent (on parlera sans doutes d’un milliard une fois le projet réalisé) dans une seule ligne au détriment des autres ? Les bus lausannois ne peuvent aujourd’hui pas être remplacés, faute de moyens semble-t-il, les nouveaux horaires prévoient des suppressions de bus (le numéro trois par exemple), les bus de nuits sont quasiment inexistants. Il n’y a pas ou peu de correspondances à la gare avec l’arrivée des trains. Le M2, durant la durée des travaux, pose de gros problèmes à la circulation en ville, tant pour les piétons que pour les voitures et les TL. Le M2 aura aspiré tout le capital disponible pour améliorer l’offre des transports publics… alors que l’on parle de développer le quartier de la Blécherette, zone hors de la ligne du futur métro.
En vivant à Zurich, ville autrement plus grande que Lausanne, je constate que le choix n’a pas été de bâtir un projet faramineux et mégalomane, mais de favoriser LES transports publics, avec une offre en trams et bus qui sert vraiment l’ensemble de la population, avec un réseau dense, des horaires intéressants et qui s’étalent de 5 heures du matin jusqu’à 2 heures du matin (sans compter les bus de nuit). Les transports y sont rapides, confortables, les lignes de trams bien aménagées et – en règle générale – à l’heure. La population zurichoise avait pourtant refusé un projet de métro.

J’espère de tout mon cœur que le choix lausannois s’avérera payant au final, mais j’en doute. Pourquoi privilégier une seule ligne au détriment de toutes les autres ? Aujourd’hui, les le parc automobile des TL est constitué en grande partie des restes des autres grandes villes, on y est mal installés, secoués, en retard. Le sacrifice auquel l’ensemble de la population lausannoise consent me semble complètement démesuré par rapport à un projet qui rendra les TL asymétriques : d’un côté, le top du métro, et de l’autre le « tiers monde ».
Que se serait-il passé si nous avions utilisé ce milliard pour améliorer sensiblement l’offre en bus et trolleys ? On se serait passé des chantiers faramineux, mais on aurait pu bénéficier immédiatement d’un service de qualité.

Bon, j’ai un peu de retard dans le débat. Quel « has-been » !

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Monsieur Nantermod,

A quelques reprises, nous avons déjà eu l'occasion de nous croiser sur monelection.ch. Je suis ce débatteur au pseudo à connotation "Révolutionnaire".
Désolé, mais sur ce coup là, je ne peux que vous conterdire.
Vous dîtes ne pas être lausannois, mais à partir de 4 ans de vie dans la capitale vaudoise, à moins de rester sempiternellement avec ses potes de l'AUVAL, Lausanne ne devrait plus avoir de secret pour vous. Toutefois, vous vous méprenez au sujet du M2. En bref, vous le trouvez inutile car notamment trop coûteux. Certes, il va coûter et le contribualble devra casquer. Mais il présente un énorme avantage, il va désengorger le centre de tous les pendulaires (un ami lausannois popiste m'a véritablement mis au courant du problème) qui traversent la ville matin est soir pour se rendre au travail. Avec le M2, il leur suffira dès lors de parquer leur voiture à Venne - le grand parking déjà existant devrait être ragrandi - et de prendre le métro dont les arrêts se situent, on le comprend rapidement, auprès des points névralgiques de la ville de Lausanne.
Non monsieur, je ne crois pas que ce projet soit mégalomane...
Cordialement,
1789

P.S: vous pouvez, si vous le désirez me contacter à monnierfl@yahoo.fr